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13- Gestalt et science de la forme signent la naissance d’un langage qui réconcilie la culture de l’oral et la culture de l’écrit, l’ordre et le désordre, la matière et l’esprit .
130- Ainsi, voilà la porte ouverte à la notion de « Gestalt », la science de la Forme en psychologie. Il s’ensuit de ce mouvement la théorie du chaos déterministe (David Ruelle), la théorie des champs fractals (Benoît Mandelbrot), la théorie des bifurcations (Ilya Prigogine), la découverte des attracteurs étranges (Edward Lorenz), la théorie des catastrophes (René Thom), le principe de la sensibilité aux conditions d’origine (l’effet papillon d’Edward Lorenz), la théorie de la complexité algorithmique (Grégory Chaitin), la théorie des systèmes dynamiques non linéaires (Albert J. Libchaber) mettant en évidence les travaux sur les constantes de Feigenbaum correspondant à la découverte de « l’onde d’échelle » et du « champ de torsion » (le troisième champ magnétique de liaison), mais aussi la raison complexe en biologie (Henri Atlan), la psychologie génétique (Jean Piaget), la neuropsychologie (Francisco Varela), l’intelligence artificielle (Simon Newell), la géochimie et la géophysiologie (l’hypothèse Gaïa de Peter Wesbroeck et Lovelock), plus les travaux de D’Arcy Thompson sur l’évolution des formes biologiques constituent le groupe de la « Théorie de la Forme » et de la « Morphogenèse », contenant tous les principes de l’auto-organisation.
131- Dans ce creuset épistémologique, les concepts vont progressivement s’articuler en quelques dualités, dont les pôles permettront de repérer les tensions constitutives d’un paradigme de la complexité auto-organisatrice qui les reliera : les dualités transversales ordre-désordre : ainsi, il faut du désordre pour recréer de l’ordre, puis de l’ordre crée du désordre à son tour, ainsi la boucle s’auto-entretient. De même pour la relation tout-partie, nécessaire-possible, différenciation-coordination, diversification-sélection, autonomie-solidarité, assimilation-accommodation, transaction-rétroaction, singularité-régularité, processus-résultat… C’est dans ce contexte de nouvelle approche des processus évolutifs naturels, cognitifs et sociaux qu’Albert North Whitehead, Henri Bergson et Marcel Jousse constitueront en 1937 leur nouvelle alliance scientifique dans le sens d’une conciliation des processus formels entre science et spiritualité. Albert North Whitehead renouvelle la métaphysique figée depuis les interrogations d’Emmanuel Kant en 1760 sur la dépendance de l’homme à ses limites et ses espoirs. La métaphysique de Whitehead est une métaphysique ouvrant sur une théologie négative qui a pris la forme d’une proposition sacralisant tous les processus de création.
132- En 1904, à la mort du sociologue Gabriel Tarde, Bergson lui succédera à la chaire de philosophie moderne pour apporter une alternative à la métaphysique de Whitehead par un accent plus vitaliste dans sa conception téléologique de l’existence (Où allons-nous ?). De son côté, Marcel Jousse n’apporte pas de nouvelle métaphysique, mais une lumière supplémentaire sur notre nature propre. Ce sont des pistes sérieuses pour nous approfondir humainement dans nos choix face au destin. Ces pistes, il nous les pose au travers d’un dilemme : culture de l’oral versus culture de l’écrit.
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