Temps de lecture :





30- Les lois du champ sémantique s’étendent des lois sociale de la matière au lois sociale du vivant et organise les conditions de son élèvation au point Oméga de la conscience expérimenté par le neurospychologe Timothy leary
300- La systémique du champ sémantique est la systémique d’une conscience néguentropique qui détournerait et réorganiserait au niveau global le mouvement des particules pour une plus grande organisation à partir d’un processus entropique qui, par nature, désorganise l’ordonnancement premier de la matière. La cybernétique (ou systémique) est la science des interactions entre systèmes. En elle, rien n’est isolé : tout est en connexion, tout est interdépendant. Lorsqu’un paramètre change dans un système donné, tous les autres systèmes auxquels il est connecté varient en conséquence, ce qui revient à dire que l’univers tout entier varie, parce que tout, dans l’univers, est connecté à tout. L’univers est donc un immense système cybernétique en perpétuelle évolution. C’est ce qu’explique la métaphore très connue du papillon qui, par le battement de ses ailes au Mexique, provoque un cyclone au Kentucky. La cybernétique est la science qui explique comment, à partir d’un battement d’ailes, un cyclone peut apparaître en suivant une chaîne de causalité à la fois locale, terrestre, et non locale, c’est-à-dire supraterrestre. Elle explique également, comme rétroaction ou feed-back, le fait que le papillon est affecté à son tour par le cyclone. Le progrès de la forme sociale du mouvement de la matière commence à se produire quand les premiers animaux apparaissent sur terre par le développement des premiers réseaux neuronaux. Selon Laurent Huguelit : le circuit d’origine se nomme le « Circuit racine », émulant la conscience vitale. Le Circuit racine est lié à la survie physique de l’être. Au niveau phylogénétique, c’est lui qui fournit l’énergie nécessaire à la vie et au développement de l’âme qui a choisi de prendre forme dans la matière (mystère de la Modadologie). Il se développe principalement in utero, ainsi que durant les premiers mois de la vie du nourrisson. Il est lié au passé unicellulaire et marin de toutes les espèces vivantes peuplant la planète Terre. Il est passif, dépendant, et cherche avant tout à être aimé en sécurité. Tout ce qui concerne la survie du corps est du ressort de ce circuit. C’est par son intermédiaire que l’être est en lien direct avec la nature et les ressources que cette dernière lui fournit. Boire, manger, respirer, dormir, etc., font partie de ses impératifs de survie. Lorsqu’il est bien équilibré, ce circuit ancre l’être dans son corps et sur la planète Terre. Il lui offre bien-être, confiance, sécurité et nourriture. Mais lorsqu’il ne fonctionne pas de manière optimale, l’être est confronté à la peur, qui est l’émotion négative fondamentale générée lorsque sa survie est menacée. Ce circuit est le siège de la conscience vitale, qui est directement liée à l’instinct de survie. Elle permet de développer une hygiène de vie assurant le bien-être physique et matériel de l’être. La littérature anglo-saxonne le nomme « Awareness », traduction, niveau de vigilance et d’attention qui représente le niveau de sensibilité commun à tout vivant et sur lequel les signaux réflexes de second ordre viendront se greffer (Pavlov).
301- Avec les travaux de Timothy Leary, on établit un premier stade de la « Réceptivité biologique » de l’organisme. À l’origine, l’animal unicellulaire, tout comme le mammifère nouveau-né, flottent passivement, ne percevant que des stimuli « viscérotoniques ». C’est le premier stade de contelligence (intelligences émotionnelles multiples) centrée sur la pure absorption. Attitude du type « ventrale-dorsale ». Orienté vers l’approche-évitement endomorphique. Plaisir et douleur sont procurés par la contelligence végétative. Sécurité et danger ne concernent que les cellules. Le stade de la « Réceptivité biologique », c’est le germe fondamental s’efforçant de vivre. Le tout premier mouvement vers la lumière des étoiles. Aucun cordon neuro-ombilical ne s’est encore fixé sur l’environnement. Chaque membre de l’espèce humaine récapitule au cours de sa vie les 12 premiers stades de l’évolution organique, de la cellule unique à la socialité centralisée. Cependant, chaque être humain est conduit, en vertu de son propre programme génétique, à se consacrer plus particulièrement à l’une des douze tâches neurogénétiques nécessaires à la cohésion et à la survie du groupe tribal. On les retrouve dans les douze grandes catégories d’éthos du genre humain représentées dans la tradition par les douze signes zodiacaux. Toute une gamme de formes posthumaines peut apparaître dans l’avenir. Avec une constance implacable, l’évolution ne cesse de programmer des mutations, dans l’optique que chaque organisme vivant a son rôle à jouer. Il y a une manière de répondre à l’interrogation fondamentale en termes de téléologie génétique et l’énoncer ainsi : « Dans quelle direction se fait ma mutation ? » Trois faits nous l’indique;
- Premièrement, l’espèce humaine est une forme incomplète, appelée à connaître, dans un proche avenir, de formidables métamorphoses.
- Deuxièmement, la vitesse de l’évolution s’accélère et finalement les produits de l’évolution se différencient de plus en plus. Le patrimoine génétique de l’humain actuel évoluera selon de nombreuses directions. L’humanité d’aujourd’hui se perpétuera sous la forme de centaines, de milliers de nouvelles espèces sociales. Chacun de nous assure la transmission d’un projet codé d’organismes futurs, très différents du type humain actuel, et en général, ce projet lui-même diffère énormément d’individu à individu. L’évolution suivante étant « l’Intelligence biologique ». Un organisme marin pourvu d’os, de muscles et d’un système nerveux comprenant de nombreuses cellules (neurones), capables de mémoriser, intégrer et évaluer les stimuli. Il n’approche plus seulement pour intégrer, mais aussi pour attaquer. Comme l’amibe, l’organisme du stade 1 est encore symétrique. Mais le passage du stade 1 au stade 2 produit une structure bipolaire asymétrique, conséquence de l’évolution vers la dissymétrie de la molécule de méthane pour former des acides aminés complexes : on a en général l’apparition d’une tête (hypostome et tentacules) et d’un pied (pédicule et surface pour adhérer au sol). Le système nerveux est un réseau encore très simple, mais déjà plus dense du côté de la tête. Cette polarité n’est pas encore orientée en fonction de la dimension verticale correspondant à la pesanteur ; elle ne connaît que la dimension avant-arrière.
302- Comme nous venons de le voir, les cellules ont déjà commencé à se différencier en plusieurs types. L’embryon humain est l’équivalent neurologique d’un organisme marin. L’enfant imprime dans son circuit végétatif la réalité de base, les premiers liens qui rattachent l’organisme au milieu. L’évolution suivante du stade 3 est la « Fusion biologique ». Dans l’évolution des espèces, le stade 3 est représenté par les amphibiens. Du point de vue de l’individu humain, il est atteint lorsque l’enfant se lie neurologiquement à sa mère. Ce stade est donc marqué par le premier rapport social, d’organisme à organisme. Le profit synergétique qui résulte de cette fusion viscétonique est incalculable. Au lieu de se dévorer ou de se combattre l’un l’autre, deux organismes, pour la première fois, s’unissent neurologiquement en vue de leur survie. Le type de communication qui correspond à ce stade est viscérotonique cellulaire. Au deuxième circuit, la conscience biologique accède au circuit « Politico-territorial » et à la « Conscience émotionnelle ». Le deuxième circuit est lié au mouvement, à la découverte de nouveaux territoires, au pouvoir personnel. C’est en lui que se posent les questions de positionnement et d’intégrité, et c’est pourquoi il est appelé circuit « Politico-territorial ». Il s’ouvre lorsque l’enfant apprend à se déplacer et part à la découverte du monde. Il s’agit d’un circuit musculaire, réactif, expansif, et lorsqu’il fonctionne de manière optimale, il offre à l’être des qualités telles que le courage, l’intrépidité, la mobilité, etc. Mais lorsqu’il est déséquilibré, ce circuit plonge l’être dans les histoires de pouvoir. Il devient alors un circuit guerrier, intrusif, agressif et compétitif qui cherche à dominer le monde qui l’entoure en perdant toute notion de respect. Ainsi, lorsqu’il n’est pas dompté, le deuxième circuit est un circuit à forte tendance égocentrique. Il a mené l’humanité par le bout du nez durant des siècles, et l’être humain d’aujourd’hui a beaucoup de travail d’équilibrage à faire sur lui. Lorsqu’elle est pleinement développée, la conscience émotionnelle du deuxième circuit devient un formidable outil d’exploration. Grâce à elle, l’être aiguise ses sens, ce qui lui permet de se situer par rapport au monde qui l’entoure en apprenant à reconnaître ses émotions comme étant les données brutes de son système de guidance intégré. De ce circuit vient la « Réceptivité émotionnelle » du stade 4. Le deuxième circuit apparaît lorsque les êtres vivants sortent de l’eau. Leur squelette subit une transformation radicale (apparition de la colonne vertébrale), ils apprennent à dominer la gravité, se font un territoire et établissent un système de rangs hiérarchiques. L’activation du deuxième circuit, chez l’être humain individuel, se produit lorsqu’il commence à marcher (d’abord à quatre pattes, puis debout). Le stade 4 est la période exploratoire, auto-centrique, pendant laquelle l’enfant s’essaye à maîtriser l’attraction terrestre et à coordonner ses activités musculaires volontaires, mais il ne fait pas encore de distinction entre les émotions-locomotions qui servent à sa survie et les autres. Un nouveau Soi se définit comme musculo-tonique, capable de se mouvoir sur le sol avec agilité. Du point de vue phylogénétique, ce stade est celui des animaux qui vivent en « solitaires émotionnels ». Ils n’ont pas besoin de la coopération de leurs congénères et, donc, ne forment pas de groupes. Vient l’ « Intelligence émotionnelle » au stade 5. Le deuxième circuit musculo-tonique est celui du mouvement et, en particulier, du mouvement de bas en haut. Les objectifs que l’on trouve inscrits dans son programme sont : l’évitement des situations désespérées, la maîtrise d’un territoire et la conquête de l’autonomie. La pesanteur et le territoire sont deux facteurs essentiels de l’évolution de la vie. Ce nouveau circuit neural est activé pour faciliter le passage de la vie marine à la vie terrestre. Pour survivre sur la terre ferme (manger et se reproduire), il faut être maître d’un terrain. La conquête et la défense du territoire se font soit par la force, soit par la ruse.
303- Les diverses espèces de mammifères ont élaboré à cet effet des stratégies complexes, tablant sur la force musculaire, les vitesses, des techniques de camouflage et de fuite, car il faut émerger et monter, toujours plus haut. Lorsque l’enfant humain sait marcher, il commence à percevoir la trame complexe des hiérarchies émotionnelles qui constitue la « Deuxième Réalité de la « politique mammalienne ». La sélection des réponses « émotionnelles-politiques » appropriées est déterminée par la deuxième empreinte. Il est des temps pour approcher et d’autres pour éviter, et de même pour attaquer, dominer, soumettre, donner ou prendre. La survie du mammifère, comme celle du jeune enfant, exige qu’il apprenne les nuances complexes de l’ordre, des hiérarchies et des statuts territoriaux. Les réponses musculaires motrices ne sont plus des réactions réflexes d’approche-évitement. Les signaux d’entrée sont filtrés, évalués, interprétés par le deuxième cerveau, nerveux et activiste, qui choisit la réponse émotionnelle appropriée. Au stade 6, il y a la « Fusion émotionnelle ». Le stade ultérieur de l’adaptation « neuromusculaire » est celui de la communication de groupe et de coopération : fourmilière, ruche, bande de primates, colonie de castors, troupeau, groupe humain. Il y a apparition de rapports sociaux compliqués, embrouillés. La survie de l’individu dépend de sa capacité à percevoir les différences sociales et à s’intégrer au tissu des relations. L’organisme, de lui-même, abandonne un peu de son autonomie pour s’adapter au groupe. En ce qui concerne l’évolution humaine, la division des rôles émotionnels et les fusions sociales apparaissent lorsque les préhominiens s’associent pour la chasse et forment des sociétés déjà hiérarchisées. L’empreinte du deuxième circuit détermine définitivement le style émotionnel et le moi interpersonnel de l’individu.
Le troisième circuit est le « Circuit intellectuel » accompagné de la « Conscience conceptuelle ». Le circuit intellectuel est parfois simplement appelé circuit de la tête. Il cherche à comprendre le monde qui l’entoure par l’intermédiaire de symboles, de modèles et de schémas qui lui servent à ordonner son savoir. Il se développe lorsque l’enfant apprend à écrire, à calculer et à penser. Sur un plan historique, c’est lorsque les premiers hominidés ont commencé à utiliser des outils et à communiquer verbalement qu’il s’est ouvert au monde. Les sciences et la technologie en sont ses créations. Ce circuit est le siège de la « Conscience conceptuelle » dont la fonction principale est de simplifier et de réduire l’immensité du monde pour que l’être puisse parvenir à comprendre son fonctionnement. Lorsqu’elles sont prises pour une vérité absolue, cette simplification et cette réduction peuvent mener à la crédulité aveugle, au dogmatisme et au réductionnisme extrême, qui sont les défauts classiques du troisième circuit (l’entonnoir des cons). Mais lorsque la « Conscience conceptuelle », fabuleux outil de connaissance, est maîtrisée tout en restant souple et fluide, l’être développe des qualités d’intelligence, de concentration, de réflexivité et d’ouverture d’esprit.
304- Le stade 7 du « Circuit intellectuel » nous le connaissons bien, c’est la réceptivité aux symboles laryngiens-manuels (le langage). Du point de vue de la phylogenèse, le troisième circuit apparaît lorsque se développent les fonctions spécialisées de l’hémisphère gauche du cortex : dextérité, manipulation d’artefacts et structuration des mouvements des neuf muscles laryngiens qui produisent la parole symbolique. Le premier stade de l’intelligence symbolique est réceptif, imitatif, mimétique et centré sur le moi. C’est l’homme paléolithique « découvrant » les os et les pierres. L’enfant acceptant et singeant les symboles des adultes. L’adulte qui ressasse irrationnellement ses symboles, comme des jetons magiques. Ce premier stade symbolique est incapable d’inventer, de penser par concepts, de rationaliser ses manipulations. Pensée et action sont essentiellement répétitives. La satisfaction est procurée par l’acte de « saisir » le symbole donné. Ils ne sont capables que de performances mécaniques. Les groupes humains primitifs ne dépassent pas ce stade de passivité symbolique. Mais certains individus, grâce à leurs empreintes ou leur moule génétique particuliers, réussissent à aller au-delà. Ainsi, le stade 7, avec sa répétition des symboles, est illustré à merveille par ces intellectuels et ces philosophes qui apprennent à reproduire certains mots, puis s’ingénient à trouver des manières habiles de les répéter, simple exploit musculaire, mais qui fait la plus grande impression sur eux-mêmes et sur les autres. Ils n’ont pas atteint le stade 8 de l’ « Intelligence symbolique laryngo-manuelle » du Poète. Le troisième circuit étant émergé, l’enfant apprend rapidement à se donner la perception du monde que produisent les manipulations des cartilages laryngiens et des muscles de la main. La réalité du nourrisson est définie par le premier circuit végétatif. La réalité de l’enfant qui ne parle pas encore est définie par le deuxième circuit, les grands muscles qui assurent locomotion et ascension. Le troisième circuit est situé dans l’hémisphère cérébral gauche, cerveau des neuf muscles du larynx et de la musculature fine qui fonde la dextérité. Le stade réceptif de ce circuit 7 est celui de la répétition passive de séquences laryngiennes et manuelles. Magie verbale, symbolisme superstitieux, incantations, sont ses modes d’expression. Au stade 8, au contraire, le troisième cerveau intègre, évalue et coordonne les signaux-symboles. Les psychologues n’ont jamais compris toute l’importance de la réalité « cérébrotonique-laryngienne-manuelle ». L’individu de l’ère technologique vit dans un monde où tout, ou presque, est artéfact. Abandonné, nu, dans une région sauvage, il ne peut subsister que s’il se met immédiatement à fabriquer une nouvelle réalité d’artéfacts. Il est évident que la santé mentale et la survie de l’individu humain dépendent de son aptitude à manipuler adroitement ses cordes vocales. Penser, c’est toujours être conscient et presque toujours remuer sans bruit les muscles du larynx.
305- Que l’on considère l’espèce ou l’individu, le huitième stade de l’évolution a trait à la maîtrise du système de muscles fins, le larynx et la main, donnant Au stade 9, le pouvoir de manipulation symbolique. Le développement de l’« Intelligence manipulatoire-symbolique » passe par la communication des symboles : il en résulte des ruptures dans les chaînes symboliques habituelles et une création de nouveaux symboles et de nouvelles associations symboliques. L’hominidé de l’âge du bronze et de l’âge de fer, taillant, hachant, fouillant la terre, fondant les métaux pour leur donner une forme utile, est le prototype de ce stade. Utilisation créatrice du feu. Les inventions techniques. À certaines époques de l’histoire, divers groupes sociaux et individus ont eu la fonction spéciale de provoquer la fission des séquences de symboles statiques, figées, et de créer de nouvelles fusions. Chaque individu, pendant la période qui précède la puberté, se donne un style de communication qui lui est propre et connaît donc un stade de reconstruction symbolique. Mais seul un douzième des êtres humains est génétiquement prédisposé à l’exercice de cette fonction nécessaire à la vie de la communauté larvaire, ce qui ne présage pas automatiquement de l’exclusivité d’une quelconque fonction neuro-génétique d’un groupe d’individus particulier.
Le quatrième circuit est le circuit « Socio-sexuel » permettant la « Conscience culturelle ». Il est la résultante des trois premiers circuits. C’est par son intermédiaire que les sociétés humaines se sont développées durant des millénaires dans une prodigieuse diversité de structures allant de la simple tribu archaïque aux États-nations modernes. En lui, l’individu rejoint un groupe social et en intègre les règles, les valeurs et la morale, qu’il participe à faire évoluer grâce à sa créativité. Ce circuit est appelé circuit « Socio-sexuel », parce que c’est en lui que les règles explicites ou implicites menant à la procréation sont générées. Ces règles sont à la base de la structure des sociétés humaines. Une fois que la procréation a abouti, la boucle des circuits terrestres est bouclée et un nouvel individu naît et recommence le cycle à partir du premier circuit. La « Conscience culturelle » permet à l’individu de participer activement à l’œuvre d’art collective que constitue la culture dans laquelle il vit. Elle est également parfois appelée conscience morale, et lorsqu’elle est livrée à elle-même, elle peut avoir tendance à se muer en une forme de conformisme réactionnaire, voire de moralisme robotique. Mais lorsqu’elle est assouplie, la conscience culturelle mène à la socialité, à la responsabilité et à l’éthique, qualités nécessaires au bon fonctionnement de ce circuit.
Au stade 10, c’est la « Réceptivité socio-sexuelle ». Le quatrième circuit du système nerveux est mis en activité lors de la puberté quand, par suite de transformations anatomiques, le corps devient apte à procréer. L’installation de ce nouveau réseau neural, le réseau générotonique, permet un niveau de contelligence plus complexe et crée une nouvelle réalité, dominée par l’attraction spermato–ovulaire et les sublimations de la sexualité domestiquée.
306- Dans l’évolution de l’espèce, le stade 10 apparaît lorsque les techniques accumulées au cours de l’âge du fer rendent possible le déplacement de bandes armées (en particulier sur des vaisseaux que seuls les outils de métal permettent de construire). Ces hordes fondent l’État prédateur proto-impérial, flibustiers « phalocentriques », belliqueux et sans lois. C’est pendant l’adolescence que l’être humain récapitule ce stade, homérique, de la phylogenèse. Les femmes, à ce stade, ne sont que des objets sur quoi s’exerce la sexualité. Durant ce premier stade, la neurosexualité est exploratoire et réceptive ; elle est centrée sur l’individu et définie par lui ; elle veut l’orgasme, est narcissique et encore indomptée. C’est à cette époque que se forme la quatrième empreinte, que se définit la quatrième réalité et que l’individu choisit le rôle sexuel qu’il personnifiera au cours de son existence. Les rôles sexuels sont expérimentés avec passion. Rituels de séduction et exploration sexuelle obsèdent l’intelligence dans la plupart des cas. Cependant, si le moule génétique est sexuellement neutre et/ou que la quatrième empreinte inhibe l’expression « normale » de la sexualité, la nouvelle énergie est détournée et s’investit dans des rôles sociaux non génitaux, des idéaux de jeunesse, une anti-sexualité maniaque ou des sublimations romanesques, développement d’un univers sexuel non-génétique. À ce stade, la pression sociale commence à brouiller les cartes de la prédestination génétique et de l’imprégnation. Comme l’affirmait Charles Fourier dans « Le Nouveau Monde Amoureux », l’individu, sous l’influence du conditionnement, en vient souvent à se cantonner dans des rôles qui ne correspondent pas à son équipement neural : activisme copulatoire compassé de la part des génétiquement neutres, ascétisme à haute tension chez les jeunes gens dont la société a inhibé la sexualité. Le quatrième circuit définit les rôles sexuels. Ceux-ci sont aussi différents les uns des autres que les castes d’une colonie d’insectes. Ainsi, une bonne part des humains n’est pas destinée à la procréation et à l’éducation des enfants, mais à l’interprétation d’autres rôles de domestiqués. Le quatrième circuit émerge chez Homo sapiens lorsque le groupe social de l’âge du fer tardif, où il n’y avait pas encore de différentiation de rôles entre les mâles et les femelles (en dehors de la hiérarchie politico-militaire), se décompose et se développe en structures sociales complexes de la civilisation urbaine.
Le stade 11 est le stade de l’« Intelligence socio-sexuelle domestiquée ». Le quatrième circuit axe la réalité sociale sur la parenté et la vie familiale. L’empreinte socio-sexuelle qui se dépose sur le quatrième circuit détermine, sans qu’intervienne la conscience de l’individu, le stimulus externe qui à la fois déclenche l’impulsion sexuelle domestiquée et devient l’objet partiel narcissique. Un programme génétique complexe définit la nature et le nombre des types sociosexuels nécessaires à la conservation de la famille élargie, de même que le « cerveau ADN » de la colonie d’insectes détermine le nombre adéquat d’ouvrières, de mâles, de soldats, etc. Certains sont sexuellement neutres, d’autres, au contraire, faits pour la procréation et l’éducation des jeunes ; et ces prédispositions se manifestent clairement dès la puberté. Et pourtant, les humains larvaires ignorent quel rôle socio-sexuel leur a réservé le « cerveau génétique » de l’espèce.
307- La grande variété des types neuro-génétiques d’humains engendre une considérable confusion et entraîne des conflits inter-individuels. L’unité des lois, des codes éthiques et des méthodes d’éducation n’est qu’une apparence. En fait, la société humaine est une jungle à la Darwin, où s’affrontent une infinité de sous-espèces. Ces différences génétiques sont canalisées et dissimulées par la quatrième empreinte qui greffe le système nerveux sur des modèles sociaux standardisés. L’imprégnation qui domestique l’être humain l’amène à répondre selon les rôles familiaux conventionnels, non seulement de père ou de mère, mais aussi d’oncle et tante, grand-père/grand-mère, etc. Les profondes transformations biochimiques et neurologiques qui se produisent lors de cette imprégnation font apparaître le comportement de nidification et de protection des enfants. Même ceux qui ne procréent pas sont programmés de manière à donner une valeur morale positive au bien-être des enfants et à se faire des opinions personnelles en la matière. L’évolution suivante est le stade 12 de la « Socialité collective ». Le collectivisme est évidemment le plus efficace des systèmes de survie. Chez les mammifères bicérébrés, la « famille » a la vie brève : lorsque les jeunes ont atteint la maturité, rien ne les différencie plus de leurs parents, et tous deviennent rivaux les uns des autres. La bande de primates tricérébrés est caractérisée par une organisation sociale rudimentaire et une faible différenciation des rôles sexuels. Les insectes et Homo sapiens, au contraire, ont élaboré un système d’adaptation imbattable : la société centralisée où le sort de l’individu est subordonné au bien-être de la collectivité. Après avoir connu le stade 10 de la sexualité pré-familiale, narcissique et indomptée, typique du prédateur, puis le stade 11, où cette sexualité, domestiquée, prend la forme de l’autorité parentale dans le cadre d’une société axée sur la famille, l’individu humain, tout comme l’espèce, parvient au stade 12, qui ne libère les énergies sexuelles enfermées dans le cadre étroit de la famille que pour les investir dans la perpétuation de la ruche. Socialisme centralisé. Le stade 12 de la contelligence permet le « décrochage » de nombreux réflexes neuraux instinctuels qui, jusqu’alors, assuraient le développement larvaire des êtres humains. L’empreinte socialiste, c’est l’obligation faite à l’individu et à la famille d’abdiquer en faveur de l’État, les pouvoirs et les libertés qui, dans le passé, permettaient la survie des êtres humains. L’empreinte animale du deuxième circuit (le lien à la terre, au territoire, à l’habitat) est suspendue. Plus de propriété privée. Toute la terre appartient à l’État, rupture des liens au terroir, dévalorisation de la notion de propriété. Ainsi a été également obtenue, mais par des moyens plus progressifs, la pratique de l’expropriation et la mobilité géographique croissante de la « main-d’œuvre » à tous les échelons de la hiérarchie sociale. D’autre part, les symboles manipulatoires-laryngés du troisième circuit ont été standardisés. Dans l’univers socialiste, l’enfant qui n’est plus confronté à une multiplicité de systèmes laryngiens-manuels cesse d’être l’artisan de sa formation intellectuelle ; l’originalité et la créativité intellectuelle disparaissent. Les styles de vie, les rôles sexuels, les formes de sublimation présentaient autrefois d’infinies variations ; aussi l’individu larvaire se croyait-il unique ; désormais, tous ces comportements sont « homogénéisés » par le soviet ou la télévision dans l’univers capitaliste. L’exploration de nouveaux mondes se substituera aux buts de la culture de masse du stade 12 ; et ce sera la ruée, non plus vers l’or, mais vers les joyaux à venir de la « contelligence sensuelle ».
Téléchargez le Pdf ➤➤➤ Suite du texte ➤➤➤
