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51- Le concept de cité de l’avenir du projet NÉOM
Arrivé au quartier de la Fausse Repose, nous trouvons une des brèches indiquées, mais trop tard pour ne pas alerter les limiers de l’Empire. Nous échappons de justesse à deux casqués dans les couloirs du réseau d’eau. De retour en surface, nous atteignons la barrière suivante à plus de onze heures et, à cette heure, tous les systèmes possibles sont en alerte. Dès la première tentative, nous étions cernés et cette fois-ci, impossible de leur échapper. Nous nous retrouvions finalement en cage de verre et attendions chacun notre tour pour être « entretenu », comme ils disent. Ils voulaient connaître toutes les personnes avec qui nous étions entrés en contact durant notre séjour passé. Nous connaissions tous trois notre histoire, comme quoi nous étions seulement partis rendre visite à un membre de la famille en grande périphérie. Apparemment, les chiens de garde ne prenaient pas notre histoire au sérieux, mais au vu de notre âge, ils ne pouvaient nous garder indéfiniment et nous rappelaient que désormais, ils nous avaient à l’œil. Le retour se termina piteusement et, en nous quittant avec Jauko, nous promettions de nous retrouver le lendemain. Les parents étaient dans tous leurs états, car nous ne nous étions jamais échappés si longtemps. Passé la colère feinte masquant leurs angoisses, nous leur racontions notre aventure en censurant certains passages tout en nous restaurant des restes du frigidaire. Je ramassais machinalement une publication officielle de l’Agglomération Parisienne Concentrée qui traînait sur la table et qui relatait les dernières investigations de nos valeureux scientifiques. Les physiciens avaient eu l’initiative de construire une évolution de la chambre à bulles à hydrogène pur, beaucoup plus sensible aux particules hypothétiques, mettant en illustration les principes de la diagrammatique de Feynman. À sa réalisation, ils constatèrent que l’activité de la chambre à bulles produisait infiniment plus d’activité qu’ils ne pouvaient envisager. La chambre à bulles donnait l’impression d’une activité intense et organisée. Des chapelets de microbulles apparaissaient et parcouraient la chambre dans des trajectoires courbes, formant des volutes et spirales de toute longueur et dessinant par leurs arrangements de mouvement cinétique des chaînes de Lorenz de micro-éléments sphériques ; cela pouvait correspondre à un système langagier. Dans un premier temps, ils émirent l’hypothèse que, compte tenu du choix d’un système à hydrogène pur en état métastable sous champ magnétique pour la chambre à bulles, elle avait les mêmes dérives que les IA quantiques du même type. Mais les symptômes s’avéraient divergents : les IA quantiques ruminaient en permanence mais ne s’exprimaient qu’à la demande, tandis que la chambre à bulles décidait des modalités de communication, mais ne paraissait produire strictement aucune activité au repos. Les enregistrements et leur transcription suite à son activité furent réalisés dans les semaines suivantes, transformés en linguistique de Feynman, et les humains commencèrent à comprendre que quelque chose s’exprimait à l’intérieur. Dans un premier temps, les chaînes de transcription relataient ce qui semblait être des coordonnées qui ne correspondaient en rien à quelque chose de familier pour l’humanité, ininterprétables et insituables dans notre univers connu. Ensuite, les propos se rapportaient à la déixis, tentant de définir ce que serait pour elle le rapport de l’espace au temps et l’évocation de ce lien à quelque chose de vu mais qui n’évoquait rien à notre cerveau d’humain. L’élaboration d’un proto-langage d’échange marinait dans les cartons. Ensuite, l’idée de normaliser les procédures de langage avec cette chose impromptue fut prise et donna, à l’aide des IA quantiques qui se plaçaient en spécialistes de la chose extraterrestre et pour l’occasion avaient déjà pris de l’avance, de bons résultats. Une conversation franche et sincère de la chambre à bulles avec les scientifiques les amena à constituer une dialectique qui semblait convenir à tout le monde. La chambre à bulles avait pris l’habitude de s’exprimer de huit heures à dix heures le matin et de dix-huit heures à vingt heures le soir, car pour elle, c’était les heures où nous étions le plus attentifs à son discours. Finalement, il fallait s’en rendre compte et en venir à l’évidence : nous étions en conversation avec des extraterrestres, mais le malheur était que nous étions, les uns comme les autres, incapables de nous situer réciproquement autant dans l’espace que dans le temps, et cette chambre à bulles ressemblait de plus en plus à une bouteille à la mer. Les scientifiques en étaient catastrophés mais continuaient malgré tout à échanger avec eux sur le temps qu’il fait et l’âge du capitaine par la résonance inverse de la chambre à bulle combiné à une syntonisation d’un paquet d’ondes gravitationnelle en provenance d’un état futur de la chambre recevant une réponse de cette autre chambre extraterrestre situé à dix mille années-lumière. ; ils étaient devenus les cousins extra-éloignés dans la cage d’escalier qui nous livraient les dessous de la copropriété. Enfin, nous étions au moins sûrs qu’ils étaient là quelque part, mais où ? Je supposais qu’une telle découverte allait engager une foule d’étudiants en chaire d’hexo-linguistique au campus de Jussieu et cela me donnait des idées. Ainsi, en les fréquentant, j’allais pouvoir glaner des connaissances en langue SETI extraterrestre. Cela pourrait m’aider à constituer mon langage codé de locuteur de l’Uber-nourrices de la dope. Chacun retourna à ses occupations : une bonne douche et retour au campus avant dix-huit heures pour faire acte de présence en cours de techno et rencontrer ce sacré Roland Mi. Nous évoquerons les fondements systémiques d’un Uber-supermarché du récréatif toutes origines que l’on allait structurer à cheval entre le Dark et le legal Net. L’épaulement d’IA quantiques craquées pour l’occasion allait nous aider à écrire le code, nous facilitant ainsi grandement le travail. Il suffisait seulement de leur donner des idées nouvelles qu’elles n’étaient en rien capables de générer elles-mêmes. Après une heure passée dans les amphis de techno à Jussieu, je finissais par croiser Roland Mi et ma cousine Bigali qui m’abordèrent de suite au sujet de notre escapade avec Ameele à la Maladrerie. Puis la discussion bascula sur la découverte des scientifiques au sujet de la chambre à bulles et de la langue SETI. Notre service Uber n’en était qu’à ses balbutiements, mais nous commencions à posséder de bons fondamentaux. Il s’agissait maintenant d’acquérir les processus scripturaux de la diagrammatique de Feynman pour constituer la langue écrite du nouveau domaine Uber-pirate. La diagrammatique feynmanesque semblait bien s’accommoder avec la systémique thermo-dynamique du système métrique Zéta et de l’écriture algorithmique du Dark ; les IA quantiques allaient adorer. Roland Mi ajouta qu’il nous fallait des fonds et que les quelques six mille euros qu’il possédait n’allaient pas suffire. J’en avais à peine trois mille avec mes navettes de blanches pour le Glitch et il me fallait trouver une autre source. Roland Mi m’indiqua une affichette qui trônait partout dans le campus. Le consortium « Trans-Technologie » de Rougeoi Saint-Jolie recrutait des systémistes en thermo-dynamique pour leur projet NEOM en Arabie Saoudite. Ça payait au moins cinq mille au mois et en trois fois, nous aurions notre budget ; j’allais candidater. Bigali, qui cherchait à se rapprocher, nous proposa d’assister au cours d’histoire qui avait lieu à l’amphi trente-cinq avec sa prof de systémique civilisationnelle qu’elle adorait. L’amphi était bondé et nous nous installions sur les marches assez proches pour bien entendre. Une dame fantasque et enthousiaste avec une voix envoûtante jouissait de nous éveiller à sa science majeure. Elle nous ramenait à l’origine de la culture Sapiens-Sapiens contemporaine de l’époque des civilisations pré-pharaoniques nagadiennes. Il s’agissait de la première manifestation de renaissance artistique humaine suite à l’émergence de l’Empire coagulé des tribus amitique du bassin du Nil. Elle nous exposait les principes de constitution stratifiés des époques conceptuelles et esthétiques de l’histoire humaine et nous stipulait que les renaissances artistiques étaient le mètre étalon des cristallisations de ces strates civilisationnelles. Nous pouvons compter la strate nagadienne, puis la strate minoenne jusqu’à la strate contemporaine qui culmine par la production intellectuelle de la côte Ouest des États-Unis et de San Francisco dans les années 1970, fermant la marche d’une première amplique historique. Elle nous dit qu’elle est constituée des interstrates ptolémaïque, florentine et sécessionniste viennoise. Les questions fusaient dans l’amphi à propos d’Isidor Isou, de Jim Morrison et de son chevauchement du serpent censé fermer la marche de la première amplique, puis de l’importance du phylum métallique dans la constitution des strates historiques au sens de Georges Dumézil. La chaire de systémie historique n’allait pas tarder à être débordée et nous étions complètement investis de ses préceptes à la sortie de son exposé. Bigali nous proposait d’aller prendre un verre à la terrasse du centre Bernard Maris ; tout le monde acquiesça et nous déboulions dans le réacteur de la contestation parisienne. Les questions de réseau de récréatif à domicile par le Net ne les intéressaient guère ; ils étaient même plutôt contre, mais l’ambiance était folle et joyeuse. Nous conversâmes un moment avec Bigali qui me confiait qu’elle était venue pour retrouver sa complice Binta que je connaissais depuis peu. Soudain, je la soupçonnais de jouer l’entremetteuse, mais j’étais ravi de revoir cette prévenante et délicate Binta, avec en plus un petit pincement insidieux qui emballait encore une fois ma pompe hématique. Comme une princesse Léia d’Aldérande contre l’Empire Sith, elle apparut avec une veste en cape impénétrable en cuir noir sur une robe diaphane d’une délicatesse infinie qui correspondait bien à son visage de Mater passionaria. Nous débattions jusqu’à la tombée de la nuit des prémices du paradigme post-capitaliste et du fait que l’opinion avait définitivement basculé vers la conscience écologique malgré les derniers soubresauts de la sphère financière mondiale. Les banques n’arrivaient plus à écouler leurs prêts de malheurs et la majorité de la population n’adhérait plus à la société de consommation. J’hésitais à évoquer le concept de cité de l’avenir du projet NÉOM qui sonnait comme un délire schizophrène dans l’opinion des écologistes convaincus. La soirée se termina par tout un tas d’engagements mutuels et d’échanges de convictions, puis nous partîmes chacun de notre côté méditer et ruminer les actions futures avant d’aller se brosser les dents
Je retrouvais le douillet de mon lit inégalable et qui n’est que là dans mon lit Odoo-Okundaye, l’idées de toutes ces perspectives envisagée la journée me donnait le tournis. Je pouvais déjà m’imaginer acquérir les moyens de mes ambitions pas du tout résonnables et peut-être embarquer Ameele et sa bande de copines au Burning-man de Black-Rock City, en équipée, mon semi-remorque en tête et défilé de fourgons aménagées à la mode des onze Amazones. La Gravité fini par m’engloutir dans le tréfonds de mon inconscient et le temps d’y penser j’étais rendu dans le chantier de mon SimCity intérieur en construction permanente. Les architectures s’agitaient et je cherchais du regard mon Casoar qui émergea de mon noyau somatique en me frisant quelques neurones au passage, je le percevais en miroir derrière mon champ de perception visuel. Que fait tu là, pensais je ? il se matérialisa de nouveau dans mon plan de consistance en retournant les perspectives euclidienne comme une chaussette au demeurant. « Me voilà » me souri-t-il comme il sait le faire à chaque fois qu’il m’entourloupe, « tu vas te faire un paquet de pépètes avec ce boulot, tu vas devenir le Boss de la cité de l’avenir, la fameuse cité idéale, la voie du futur, j’ai nommé « The Line », avec un signe incitatif du sourcil droit. Souvient toi lui rétorquais-je, j’ai toujours mes investigations au sujet d’un Bartley Mac Mahès et je crains ses méfaits plus que mes opportunités d’avenir, mais cela n’y changera rien je pense. « He bien part, part en Arabie Saoudite, c’est un Irlandais il ne te suivra pas las-bas on n’y trouve pas de whisky dans ce pays ». Pourquoi-pas pensais-je, mais je me retrouvais dans cette histoire, la tête à l’envers à marcher depuis un siècle de turpitudes dans une architecture lubrique qui ne proposait plus que le vertige dans toute les directions du regard, ce qui me fit basculer sur la rédaction d’Hatchepsout presse; tout çà était trop pour moi. Thot, ou bien sa maoutache qui prenait de l’ampleur sans cesse, je ne sais plus, me proposa d’allez questionner cette graine anarchisante de Platon car avec ses choppers, des Mac Mahès, « il avait dû en croiser une bonne caisse de whisky ». J’approchais Platon avec la tenacité nécessaire, « me voila de retour Maître » …, « combien connaîssez-vous de Mac Mahès sur la planète ? » osais-je . Oh ! des tonnes, Mahès à réussi à passé le portail gris puis à envahi le légal Net et le dark Net. Il à disséminé des agences de tueurs à gages partout dans le monde en libérant les pulsions sanguinaires de sa Mère ce qu’il fait que maintenant des Mac Mahès naissent dans tout l’Occident. Mais ces mercenaires travaillent pour l’Empire quand un Seth œuvre au sein des tribus. « les chien ne fond pas des chats » me dit Platon, et méfie toi, ce Mahès sais se faire passer quand il le veut pour un chaton, il a le pouvoir de Bastet sa mère avec son esprit de duplicité de Lionne exécutrice des basses œuvres de Ré. J’en prenais bonne note et commençais à pressentir la catastrophe; avec la confiscation des lunettes tronisante et la fragilité du portail gris tout les Dieux des ennéades allaient envahir le réel et s’était franchement inquiétant. Je retournais voir mon collègue à la bouche au visage tête bèche qui martyrisait toujours son clavier et lui demandais à l’occasion quelques informations à propos des « Anges des Bibliothèques ». « Les Anges étaient des Mal’ak, des hommes-poissons ailés à la solde de Thot » dit-il en interrompant son pianotage frénétique, « ils émigrèrent des ennéades Nagadienne jusqu’en Mésopotamie puis en Babylonie ou ils peaufinèrent leur image. Mais tout commence vraiment à Summer. Ils étaient les esprits de la Nature, des bois, des pierres, des sources, des animaux autant bien-faisant que mal-faisant. Investissant la tour de Babel, ils finirent par s’établirent en tant qu’esprits oiseaux. Des chamanes s’enrichirent de ce foisonnement pneumatologique et portèrent leurs réputations jusqu’aux confins du continent. Aujourd’hui au cycle 129 de Méton, nous pouvons trouver des anges des bibliothèques dans toute l’Europe, ils disséminent leurs plumes dans toutes les rédactions », « possèdent-ils une bibliothèque, je pourrais peut-être y trouver ce que je cherche ? », « il te suffit de lui demander » me dit la bouche-bèche, « mais comment s’adresse-t-on aux anges ? », « il faut leur parler dans leur langue et bien les nommer ». Je consultais l’encyclopédie d’Angéologie de la rédaction au chapitre Linguistique Mal’ac contemporaine. il traitait de tous les titres des entités Thotanesques connnues. En compulsant les registres je croisais des « Sa Bonté Marbas, Grand Pésident, Grand Lion, Commandeur Des Tente Six Légions, Mécanicien Des Âmes Et Des Hommes », des « Grand Marquis Hamon, Commandeur Des Quarante Légions, Loup À Queue De Serpent, Humain À Tête De Chien Cracheur De Feu », à voilà, « Glasya, Grand Président Des Livres, Grand Chien À Tête De Loup Rhéteur De L’Invisible ». J’allais pouvoir l’invoquer. « Pas la peine » me dit l’entité, « jeune ami, tu viens de le faire, il ne te suffit que de connaître la formule et j’apparais au besoin ». Un magnifique loup ailé m’apparut debout en tenu de Djellaba, flottant à dix millimètres du sol. « Suis moi » me dit-il ! Nous accédons dans une salle que je n’avais jamais remarquer jusqu’alors. Une bibliothèque infini s’étendait des deux côtés. « Nous avons ici tout les livres écrits depuis la naissance de l’écriture » me dit le loup ailé. « Glasya » dis-je, « je dois résoudre un double dilemme: trouver le donneur d’ordre d’un contrat qui pèse sur ma tête, que doit exécuter Mahès et ce que peut impliquer le fait qu’il puisse passer le portail gris si facilement ? », « tu n’a pas besoin de te déplacer pour trouver la réponse, regarde bien les rayonnages » m’indiqua l’ange érudit. « Je voyais les ouvrages classés par ordres alphabétiques, puis par thèmes, soudain par typologie et de manières aléatoire simultanément, je n’avais qu’a penser quelques choses et les livres correspondant apparaissaient ». Je tombais sur le « Traité de la turpitude des grands élans des ailes au trajet des insignifiants corrompus de leurs source », un « Précis technique du vol en formation carpe diem en période de tempête expectante pour Mal’ac du premier ordre », visiblement Glasya laissait trainer ses livres partout. Ah ! « Histoire de la Dynastie Sekmet », j’apprenais ainsi en tournant les pages du grimoire que Sekmet prenais ses ordres exclusivement de Rè, que son fils Mahès était tenu à la même charge, et qu’il n’y à jamais eu de contrat contre un quelconque Béni-balou-dǎna de la part de Rè. Ainsi j’en déduisais que le contrat sur ma tête venais de la duplicité de Bastet et de son fils. Puis je m’enfonçais lentement dans les méandres d’une architecture Ogresque qui m’engloutissait inexorablement. Cette chose était constamment faite de passerelles et de navettes folles qui se percutaient comme des auto-tamponneuses dans un nuage permanent de vapeurs et de miasmes toxiques en laissant apparaître un pluie de détritus les plus infâmes qu’il soit possible de délirer. Je sortais de ce cauchemar par la grande porte, les cervicales raidit par le dégout de cette vision appocalipsoleptique, les yeux pleinement écarquillé. J’étais bien réveillé dans mon lit avec en tête ce qu’il restait du fameux projet NEOM. Devais-je vraiment candidater ? Après hésitations douloureuses je retrouvais Jauko et lui fis part de mon intention de m’embarquer malgré tout pour cette aventure NEOM et laissait tomber les navettes pour Le Glitch quelques temps. « Et la proposition de Jauris pour les « Architectes de l’Urgence », tu laisse tomber ? », me dis Jauko. « Non c’est juste un contre-temps, tu comprend bien qu’il me faut des moyens pour réaliser mes projet et eux ne me rapporterons rien ! », « je m’excuserais auprès de Jauris, dès que j’en aurais les moyens, promis je reviens vers vous ». Je confiais ainsi mes intentions à Ameele qu’elle ne partageais pas, avant de me rendre aux séances de sélection du groupe EDF pour le projet NEOM qui avait lieu sur le campus de Jussieu dans la journée. Je ne reconnaissais aucune tête de mon amphi et franchement ils avaient l’air de vouloir accepter n’importe qui, les places allaient êtres vite prises. Je ressors d’un entretien d’une heure, chargé de mission en tant que systèmiste avec une plaquette de luxe en papier glacé, vantant l’idéale futuriste du projet qui avait patiné depuis quarante ans déjà, dû aux technologies employées à l’époque s’avérant insuffisantes, plus deux billets d’avion allez-retour pour Tabuk et la liste d’équipements à se prémunir. Il y avait une période d’initiation au projet in-situ d’un mois pour être confronté à la problématique environnementale, architecturale et géo-thermique de la mégalopole en chantier ininterrompu depuis vingt ans encore, plus un stage de travail de groupe en distanciel pour en acquérir les bonnes méthodes. Les parents informés de mes intentions étaient plus enthousiastes que la bande d’indigènes que je fréquentais habituellement. La préparation et le départ s’est fait dans la foulée, et je me retrouvais le lendemain matin neuf heure à l’ heure dite à l’aéroport de Beauvais Tillé avec une colonie de forças du système. Nous étions tous encadrés par des routiniers de l’opération EDF qui nous guidaient comme un troupeau de zébu vers une destination manouvrière. Je stagnais dans la file au côté d’un zigoto qui persistait à me commenter les faits en cours, il en devenait agaçant. Finalement je me présentais, « Je m’appel Jimmy, et …», « moi c’est Roscino », « c’est Italien ? » ai-je répondu, « ben oui, italien depuis l’origine des temps » me dit-il tout fière. J’aurais pu m’en douter à le voir se dandiner comme çà en adoptant constamment des postures de styles, cela en disait plus sur lui même que la consistance de ses propos. Nous nous engouffrions dans l’avion, et me retrouvais dans le même rang de sièges que ce Roscino. Hormis quelque blagues tombant à l’eau de la part de cet olibrius, le vol se passa dans une espèce d’introspection collective et silencieuse faite surtout du souvenir des destins dramatiques bien connus de nombres de catastrophes d’une aéro-naval qui devenait de plus en plus erratique dans les conséquences de ses décisions et de ses responsabilités. le vol se passa bien. EDF nous logeaient dans un lotissement de la partie Ouest du complexe architecturale qui ne révélait depuis vingt ans qu’un cube géant en chantier de reconstruction permanente en lieu et place d’une ligne claire qui devait fendre le désert. Le concept d’une ville permettant la proximité de tous les besoins humains possible, à demeure au cœur du désert, ne semblait pas permettre l’accès à l’horizon lointain pour les résidents de la face intérieure de cette ville Architectonique désertoises. Elle ne laissait apparaître qu’un mur de béton, de fenêtres et de baies vitrées à perte de vue autant de haut en bas que dans toutes les directions du regard. Il nous fallait entre autre parcourir cinquante mètres de couloir pour accéder à l’horizon de sables que le Golf d’Aqaba nous présentais dans sa face sud par une perspective encombrée d’un nuage de poussière quasi permanent. Aucune baie n’était ouvrable de ce côté au risque d’une lame d’un souffle brûlant digne d’un four à verre. Toutes les promesses de la plaquette aux investisseurs étaient tenues, à ceci près que la magnifique chaîne de montagne qui devait dominer la vue n’était en fait qu’une fine dentition dans le lointain et la mer promise n’était ici que devinée. Les cours et exposés dispensés par la compagnie énergéticienne étaient souvent tenu dans des lieux sans fenêtres au bout de dédales de couloirs qui rivalisait sans efforts avec ceux de la médina de Marakech. L’entreprise française embauchait des systémistes dans toutes les universités du pays c’est ainsi que les Occitans et les Bretons étaient largement majoritaires dans le barnum mercenarial. Ils les avaient logés de l’autre côté de la passerelle de soixante quinze mètres de long qui mène au block vis à vis de notre lot d’internat. Bravant la turpitudes des règles et des consignes de l’esprit Saoud, les Rennais avaient accrochés le « Gwenn ha du » à leur balcon. L’ayant croisé dans tous les sites que j’ai pu visiter de ma vie ce symbole Breton confine pour moi à l’ordre cosmique, nous pourrions même nous attendre à le renconter à l’autre bout de l’Univers que le jour ou nous rencontrerons nos cousins extra-galactiques avec leur porte drapeau blanc noir, bandes et trèfles, constateront que l’âme bretonne n’est pas que terrestre. Les belles représentations de la cité végétalisée que l’on peut admirer dans la propagande financière était d’une timidité affligeante, devant nous contenter de quelques pots de fleurs disséminés dans les coins et une vague coulée verte perdue dans le lointain profond de la perspective. La cité n’offrait que des gammes de gris, de rouille, de sables, et de vapeur d’eau permanentes qui stagnaient dans la structure Mégalomane. C’était l’un des problème à résoudre tout comme l’organisation de la STEP, c’est une station de transfert d’énergie par pompage qu’EDF devait mettre en place sur ce chantier. À la première cession de cours, les spécialistes en mécanique des fluides et les spécialistes en risque incendie étaient les plus nombreux, il y avait des infectiologues, des climaticiens, des cracks en calcule des structures et perdu dans tout cela, quelques systémistes comme cette jeune femme au sourire généreux mais discret quelle me livrait parfois. Je décidais de me rapprocher d’elle et nous nous retrouvions côte à côte durant tout le stage. Elle s’appelait Hanaé et semblait posséder une très grande culture qu’elle hésitait à révéler. Mais cette belle jeune femme m’avait pris sous son aile pour m’élever en science thermo-dynamique. Durant notre passage dans la citée du délire, je ne lui ai jamais évoqué mes projets d’Uber-nourrices, mais son intelligence en aurait été offusquée et mettait en danger nos bonnes relations. Nos rapports se constituaient surtout d’échanges abstrait sur les systèmes et les équations de convection en thermo-dynamique, mais partagions aussi les remarques ironiques sur la folie de la ville du futur et passions beaucoup de temps à rire ensembles sur le sujet. La ville du futur était triste et ne servait pour l’instant que de cité dortoir pour touristes du Sharmel El Cheikh Domain et de la Bin Salman Royale Réserve. Seul le club occidentale muni d’une terrasse suspendu comportait un quelconque intérêt dans ce fatras de béton. On y trouvait tout les types d’alcools courants dans toutes les capitales Européennes pourvu que vous y mettiez les moyens. Par contre la bière tournait à flot, qui coutait moins cher que l’eau minérale. C’était une bière produite sur place par les employés du club et qu’ils offraient parfois volontiers aux habitués. Nous passions le mois d’immersion in-situ dans la cité NEOM entre les salles d’information la journée et nos soirées au Club Occidental le soir. C’était le théâtre de toutes sortes de folie collective et de fou rires que le monde Païen ici présent maintenait pour le bien de l’humanité et de leur santé mentale. L’avant veille de notre départ Hanaé m’invita dans sa suite, je la retrouvais vers dix neuf heures et découvrait la présence de personnes inconnues jusqu’alors sur le chantier. Avec son sourire timide elle me présenta une dame élégante, sari scintillant de pourpre et châle d’un mauve profond posé délicatement sur une abondante chevelure brune. « Jimmy je te présente Lina Al-Hathloul », elle à été dans les années trente la grande opposante au prince Bin Salman, et son accusatrice pour tous les meurtres dont il est soupçonné d’avoir été le commanditaire en quarante ans de règne. Un assistant assez jeune qui portait un Keffieh Shemagh rouge avec son Aql noir énuméra la liste macabre de ses méfaits « Jamal Khashoggi, Abdulilah al-Howeiti et son cousin Abdullah Dukhail al-Howeiti, » et l’emprisonnement arbitraire depuis tente ans de « Salma al-Shehab et Nourah bint Saeed al-Qahtan » mais dernièrement nous avons reçu des éléments qui pourrait l’incriminer aussi pour le cas d’un activiste Australien infiltré dans la société Artelia du chantier « The Line », retrouvé mort dans les locaux de l’office de recrutement du chantier selon des témoins anonymes et dont le corps aurait disparu dans la nuit de mardi à mercredi avant l’intervention de la police, mais d’autres personnalités du monde associatif pourraient êtres menacés » finit-il dans son exposé implacable et inquiétant. La réalité caché du projet utopique semblait bien trouble. Ce chantier avait déjà produit deux milliard de tonnes de CO2 jusqu’a présent et ce n’était pas fini. Je connaissais suffisamment Hanaé pour savoir qu’elle n’allait pas restée là sans réagir et proposait de contacter une de ses relations qui sévissait dans un organe de presse des média Nationaux. Le « Globo-Paris », il était suffisamment suivi pour avoir des conséquences sur l’opinion Parisienne dans un premier temps et Hanaé contacta son ami journaliste. Elle lui exposa notre situation et la discussion tourna vite au récit d’espionnage. Son interlocuteur lui annonçait qu’ils étaient déjà beaucoup à la rédaction sur le dossiers depuis plus de quatre ans et qu’ils avaient eu des éléments laissant penser que nous étions probablement visés nous aussi par un contrat pour le contenu de nos travaux qui portaient sur le bilan thermo-dynamique du construit et montrait un gaspillage éhonté, accablent pour l’opération immobilière et financière, « autrement dit, une grosse arnaque ». Le consortium de sociétés internationales qui avaient investi leurs millards dans l’opération n’avaient pas hésité à alimenter une officine « Opérationnel » qui masquait probablement une agence de tueurs aux ordres pour le contrôle de l’image mondialisée de l’opération. « Lanceur d’alertes » était le mot qu’il ne fallait jamais prononcer. Cet histoire me fit immédiatement penser à un Bartley Mac Mahès dont je n’arrivait pas encore à situer la réalité mais qui sonnait bien avec le drame du moment. Il m’aurait été impossible de relater ces intuitions morbides que je traînais depuis des mois à cette assemblé de véritables résistants des droits sociaux rompu à la violence factuel des intérêts supérieurs de l’états, sans pour autant passer pour un complotiste fantasque. Mais toutefois j’en partageais le récit avec Hanaé qu’elle me confiait avoir eu idem. L’appel à la prudence fût énoncé au moment du départ, et partions chacun de notre côté rejoindre nos chambres pour la nuit. Le lendemain la journée se déroula selon le programme prévu. Il ne restait plus qu’à récupérer les tonnes de documents techniques pour la suite du travail en distanciel et devions donner nos billets de retour à nos bergers d’EDF pour l’autorisation auprès du Royaume de quitter le territoire Saoud. Le reste de la journée se déroula au Club Occidental, c’était nos derniers instants dans la cité des « Monty Pyton » et souhaitions ne jamais avoir à y revenir. Le départ à l’aéroport de Tabuk de déroula idem à Beauvais Tillé, je me retrouvais à nouveau à deux fauteuils de Roscino et avais repéré Hanaé au fond de la carlingue. Roscino était plus bavard que jamais me racontant le cirque incroyable qui régnait dans les cuisines de la chaîne de restauration francophone qui siègeait au rez de chaussé d’un couloir de quinze kilomètres de long et 500 mètre de profondeur et qui faisait passer dans une telle configuration optique et architecturale, les yeux de la lumière éblouissante à l’ombre assourdissante en un instant et mettait les pupilles à rude épreuve durant le séjour. Les saisonniers qui tournaient comme des abeilles entre les capitales européennes et le tarmac de Tabuk, remplissait complètement les A420 au bioéthanol et les B790 à l’hydrogène blanc qui sillonnaient le ciel de l’Empire Saoudien. Depuis quinze ans l’activité du projet, avait été relancé pour une nouvelle tranche de construction et avait multiplié par dix le nombres de mercenaires du BTP présent dans le dédale Salmanien, ce qui ne permettait plus d’avoir une image claire de la population présente sur place à un moment donné. À la descente de l’avion, les bras chargés de documents de travail, je retrouvais Hanaé, puis envisagions de rencontrer son ami du « Globo-Paris » à sa rédaction. Le rendez-vous fut pris pour le lendemain et Hanaé m’invita chez elle dans le quartier du bas Menilmontant derrière le centre culturel Bernard Maris pour préparer notre version de l’histoire. Les rapports avec Hanaé était devenu plus intime, je pense qu’elle appréciait mes capacités de relativisation et d’anticipation dont j’étais capable dans les situations difficile et passions ainsi deux bonnes heures à élaborer notre stratégie. Suite à cela je filais retrouver Ameele et les parents qui m’attendaient avec inquiétude au vu des révélations qui commençaient à poindre dans certains média. Arrivé au trente cinq de la rue Montorgueil, l’acceuil était digne d’un retour de campagne. Ameele me sauta dans les bras comme si je l’avais quitté depuis des lustres et pour une fois papa et maman étaient tout souriant côte à côte.
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