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48- l’événement de l’Homme
En cette période chahutée, un phénomène sans signification apparente au premier abord émergea, comme il s’en produit régulièrement, mais qui ne produit pas d’émois comme il s’en produisit cette fois-ci. L’« Homme », comme on peut nommer ce phénomène de la nature qui génère du langage et du sens, ou tout du moins s’y essaie, évolue vers une singulière destinée.
Cet événement, donc, que nous appellerons, comme le nomment les philosophes, « l’événement de l’Homme », relate la façon dont la nature de l’espèce se raconte à elle-même en générant ce que Jacques Lacan appelle « Lalangue ».
Le petit homme en devenir, à l’état d’apesanteur dans le liquide amniotique de sa maman, n’a que faire des vicissitudes ordinaires de l’existence. Ce qui lui importe, c’est de maintenir son bien-être et de construire un système de signification lié aux innombrables métabolismes qui le parcourent dans l’utérus nourricier.
Le fœtus, à partir d’un certain développement, peut maîtriser les éléments qui le constituent : la structure des biomolécules circulant dans son organisme, ses métabolismes, son phylum kinesthésique, son canal cénesthésique, hédoniste, son flux pulsionnel, l’interaction avec sa génitrice et l’environnement utérin, plus l’absorption-assimilation des sons qu’il perçoit. En fin de compte, il étudie !
Il possède déjà la capacité de faire le geste de sucer son pouce, de se retourner, de pédaler, d’adopter des attitudes pour former des constellations de sens. Il contracte « Lalangue », ce phénomène intriguant qui donne l’illusion aux scientifiques et aux linguistes que le fœtus développe sa propre langue, qui est la langue originelle du Monde. Ce petit homme, tendu entre l’état d’eucaryote de l’ère psychozoïque dans son bouillon primaire et celle du cosmonaute trans-galactique piégé dans une phase encore laiteuse de l’univers, possède déjà du langage. Un mimisme intra-moléculaire fait de codes de symboles pour pyrophosphate, hexokinase, pyridine-nucléotides, coenzyme A, aminoacyl-adénylate, méthyl-transférases, etc., lui autorisant non seulement la prise en main de son propre métabolisme enzymatique, mais plus encore celui de « Maman ».
La maîtrise d’enzymes comme les méthyltransférases s’appliquant à la méthylation de l’ADN est un facteur contrôlant l’expression des gènes en inhibant la fonction des éléments régulateurs tels que les promoteurs, les amplificateurs, les isolateurs et les silenceurs. Les profils de méthylation varient selon le type de cellule ou l’état de différenciation ; ils sont responsables de l’expression différentielle des gènes nécessaires à l’acquisition du phénotype. Les profils de méthylation sont transmis d’une cellule mère à une cellule fille au cours de la mitose, et également aux gamètes au cours de la méiose, puis des gamètes à l’embryon. Cette information est donc héréditaire au même titre que la séquence nucléotidique de l’ADN. La méthylation possède un effet répressif sur l’expression des gènes. Un degré important de méthylation coïncide avec les régions transcriptionnellement inactives de la chromatine appelées hétérochromatine ; inversement, un faible degré de méthylation est synonyme de régions transcriptionnellement actives appelées euchromatine. Il existe une nette corrélation entre l’expression des gènes régissant la morphogenèse au cours du développement des vertébrés et l’absence de méthylation des séquences d’ADN associées.
Maîtriser les éléments abiogénétiques qui nous constituent, c’est maîtriser le langage. Avec le langage vient le rêve, un rêve fait de sensations en guise de significations, d’enchaînements en guise de discours, de désirs en guise de représentations, renouvelés à l’envie ébauchant la grande répétition du cycle de la vie. C’est « Lalangue » qui gratte la conscience, dirait Lacan. Une langue proto-cosmique reliée à l’étendue hydrostatique de l’Univers, règne des Déesses Néréides et des nymphes qui, introduisant dans le rébus du rêve, une sensation de couleur, indiquent quelque chose du savoir qui a valeur érogène. Maîtriser la méthylation de l’ADN et son langage, c’est maîtriser son environnement, la genèse des métabolismes, l’espace et le cosmos. Ainsi muni de ce savoir, ce petit homme, poisson-cosmonaute astrophysicien-hydrocasphe, constitua ce fameux « Évènement de l’Homme » en ce début de ce cycle 129 de Méton, à l’ère post-capitaliste.
C’est en opérant pour la première fois de l’histoire de l’humanité, à quelque chose comme une boucle étrange, qu’un enfant en devenir procéda par la prise de contrôle de son nerf vague, mais étrangement et par prolongement, celui de « Maman », puis au contrôle de l’environnement proche, lui autorisant ainsi la maîtrise des humeurs de « Maman », des états liés aux métabolismes, aux désirs, aux dégoûts, aux déterminations de « Maman », à l’attention de l’entourage, au prolongement rythmotopologique de la famille, de la tribu, du quartier et de toute la réalité consécutive. C’est-à-dire de tout ce qui peut avoir un lien de près ou de loin avec ce que sa propre existence implique. La bonne circulation des énergies tout au long de ce nerf vague possède des fonctions d’essence quasi-magique, comme le posséderait le tronc d’un arbre sympathique par lequel circulerait la jouissance des âmes de tout un immeuble, puis de tout un village et plus encore.
Ayant réussi à retarder la gestation, ce petit homme anonyme encore, mais bien présent déjà, eut l’idée de ne pas précipiter l’étape inéluctable de l’accouchement en déviant le flux et la production d’euchromatine et d’ocytocine, prolongeant ainsi cet état de béatitude intégrale en lui substituant un flux de cortisol, barbotant dans quelque chose comme un océan originel avec la tête dans les étoiles, reflétant son bien-être et s’étendant jusque sur le visage de sa « Douce maman ».
La technique consiste en un rebouclage des flux induits du nerf vague par la succion du pouce, l’accélération du métabolisme hétérochromatique par la mise en tension subite de l’appareillage cynétique, la répression d’ocytocine par le cintrage du canal ombilical, l’itération continue des processus essai-erreur élaborant une grammaire des messages-ARN induisant une différence (une information) en vue de produire une mise en « différance » du moment fatidique de l’accouchement. Pour son grand bonheur, les métabolismes de ce super organisme qu’il se nomme à lui-même quelque chose comme « Ma-moi-mame » accèdent par la maîtrise de lalangue naissante à une phase de stabilité circadienne, de ralentissement humoral et de béatitude profonde partagée, tandis que l’entourage immédiat, ironiquement, se démenait de plus en plus intensément. Notamment le cabinet d’obstétrique de la clinique du Bonheur où consultait « Ma-moi-mame ».
Les rendez-vous chez la gynécologue se multiplient et, après onze mois et demi de gestation, l’inquiétude de la chef du service obstétrique commence à poindre. Toute l’humanité allait être hypnotisée par l’action de ce que la science appellera par la suite le gène coincé. Cette question du gène coincé noté TrxG1/2-PeG pose la question de notre être au monde, notre façon de nous insérer dans la trame des événements. Ainsi, « l’œuvre ouverte » d’Umberto Eco illustre bien cette réflexion ; il nous livre une analyse sémiotique du roman « Ulysse » de Joyce. L’écrivain d’Ulysse développe un roman fleuve reprenant l’ampleur et la structure du roman homérien. Ainsi, avec ses capacités de journaliste de l’univers scientifique et son éducation scolastique, il nous transfère de l’ordre des Jésuites à une opération consistant en une coupe du continu du réel en largeur d’un domaine sans limite, comme l’on coupe une pomme en sens travers pour y découvrir différents motifs. Ainsi, voici qu’apparaît, au sein même de ce chaos, une espèce d’ordre qui n’a plus rien d’une grille formelle, mais qui s’avère être « l’ordre de notre être au monde » et qui correspond à notre insertion dans la trame des événements, à notre manière d’être dans la nature, « d’être-la-nature ».
Dans un passage déplaisant, mais nécessaire que nous cite Roland Barthes, au cours duquel un de ses personnages, Bloom, satisfait ses besoins les plus naturels dans la broussaille, tout en lisant un morceau de journal trouvé là. Il ne s’agit pas, en l’occurrence, d’une simple notation « réaliste » à laquelle est soumis le corps de Bloom ; il est décrit ici contraction après contraction, avec tous les mouvements fessiers et tous les processus gastriques, la lente et incontournable condition du monde. Mais le rythme musculaire n’est pas seul en cause, le flux de pensées qu’inspire à Bloom sa lecture se développe parallèlement, et les deux ordres d’événements interfèrent constamment. Les pensées étant déterminées par les rythmes musculaires qui, à son tour, sont stimulés ou ralentis par le flux de conscience. En fait, le flux de conscience devient inséparable du rythme musculaire ; la « primauté du spirituel », tout comme le déterminisme des processus physiques, sont abolis. Le rythme de Bloom, prosaïquement assis en position de déféquer, est véritablement un rythme naturel. Ainsi, vous pouvez imaginer quiconque, le pape, Adolf, ou votre papa dans cette position, intégré, unitaire, sans discussion, qui échappe aux rapports univoques de cause à effet, et donc à l’Ordre supposé, en tant que hiérarchie des êtres ou des événements. Toute hiérarchie est une simplification formelle, alors qu’il s’agit ici, concrètement, d’un champ d’événements réagissant les uns sur les autres. C’est peut-être un moment sordide, mais réel.
Ce qui est réel cesse d’être sordide au sein d’un univers débarrassé de toute primauté établie une fois pour toutes, où l’on retrouve une image exacte, bien que réduite, de cette vision du monde, ce mantra répété à l’envie dans la rhétorique de la LTI, la langue de l’Empire. Entendons par là l’épopée du non-signifiant, de la bêtise, du non-choisi, car le monde est précisément cela : l’horizon des événements insignifiants, reliés en constellations continues, chacun étant origine et fin d’une relation vitale, à la fois centre et périphérie, cause première et ultime effet d’une chaîne de rencontres et d’oppositions, d’affinités et de discordes, bonnes ou mauvaises, car il faudra de toute façon conserver l’énergie et par le fait que toute chose produit son contraire, tel est le monde auquel se heurtent les hommes, dans la science abstraite comme dans l’expérience vivante et concrète. Tel est le monde avec lequel il faut se familiariser et dans lequel il faut apprendre à reconnaître peu à peu notre terrain de jeux et notre patrie d’origine, la langue de la « Thermodynamique », du « Phlogistique » et du « Calorisme ».
La première interrogation dans cette histoire tient dans le fait que l’état mental de « Maman » ne reflète en rien sa situation réelle, qui n’est pas meilleure que n’importe quelle patiente dans une même situation. Les douleurs lombaires, les nausées, les humeurs subites, rien de tout cela n’entame son sentiment d’épanouissement. Mais toujours pas de signe de dilatation du col de l’utérus. Ses constantes se maintenaient dans des normes tout à fait respectables, mais reflétaient toujours des situations et des significations singulières. Cette situation ouvre la porte à toutes les hypothèses et, comme toujours, les plus farfelues. Les religions ne sont pas en reste pour émettre des explications les plus alambiquées sorties de leurs livres sacrés, mais les sectes devenant envahissantes dans l’espace public en cette période de réversion darwinienne n’allaient pas laisser passer l’occasion pour édulcorer leurs fantasmes délirants. Il faut dire aussi que nous en sommes venus à l’époque des grandes irruptions de psychopatologies sociales sur tout le continent ; elles sont devenues contaminantes et virales, amplifiées par le réseau. Les plus courantes sont en premier lieu les névroses christiques que certains geeks développent sur le World Wide Web dans leur isolement social. Ainsi, des foules d’influenceurs de la socio-sphère, les « gatekeepers » de référence, les filtres habituels des institutions, les autorités du Net et des grands médias ne s’attendaient pas à un tel alignement de propagation d’hystéries collectives.
L’effet consécutif à cet « évènement de l’homme » produit des fantasmes matérialisés en « mèmes » venant de toutes parts, de toutes formes et de toutes variantes, dû à l’effet de panique morale et d’anomie de la population française et mondiale en état actuel de sidération. Les médias sont pointés du doigt pour leur responsabilité dans ce développement. L’effet d’Agenda d’abord, qui n’est que le reflet du caractère moutonnier des grandes rédactions, et l’effet de « Priming » dans tous les organes de presse, conséquence de leur tropisme au cadrage systématique sur le spectaculaire et le malheur. L’autre facteur de propagation de l’hystérie provient de la théorie du complot qui, depuis plus d’un siècle, produit ses « mèmes » caractéristiques que les « Memetrackers » m’arrivent même plus à circonscrire malgré l’appui des IA quantiques modératrices et des brigades cybernétiques d’inspection du réseau. Ce bouillon infect produit un rôle de tronc commun de référence aux branches de psychopathies paranoïaques à haut potentiel viral auquel on pourrait évaluer le R0 à des taux supérieurs à deux, apportant quantité de variantes aux délires de résurrection et de rédemption miraculeuse dans l’opinion.
Dans cette situation de submersion, le debunking de fake news et d’annonciations fantasmatiques effectué par les acteurs habituels de l’ordo-linguistique ne produit plus aucun résultat ; il n’est plus temps d’agir sur le plan de la raison.
Son taux de reproduction exceptionnel vient du fait qu’il faut considérer la définition particulière de l’hystérie christique. C’est l’imitation par un sujet pervers de la personnalité et du rôle du Christ, partant de l’archétype du sauveur suprême et parfait de l’humanité, tout en mystifiant ses propres vides et ses pulsions sous un vernis de vérité anthropologique, conduisant à une aberration de la vie érotique similaire au fétichisme ; c’est une perversion du but. Cette dérive fétichiste a la singularité d’être une entité morbide inspirée par les religions. Consécutivement, le fétichisme caractérise une forme archaïque primordiale, élémentaire de religiosité, fondée sur la croyance aux pouvoirs bienfaisants ou maléfiques des fétiches, objets magiques utilisés dans des cultes primitifs pour bénir, maudire, guérir, infliger des fléaux, protéger, à partir de la croyance en la toute-puissance des figures matérielles divinisées. Cette religiosité perverse est une formation de compromis entre deux pulsions inconscientes antagonistes, toutes deux profondément enracinées dans les tréfonds de l’inconscient : une sexualité intense, véhémente, presque insurmontable d’une part, et une piété stricte, rigoureuse, obsessive, d’autre part. Le pervers fétichiste vit un conflit avec toutes les formes d’autorité, mais spécialement avec le pouvoir et la loi de Dieu qu’il honore secrètement et qu’il croit servir selon une voie singulière et irrégulière, par différentes formes d’abstinence personnelle qu’il est en prédisposition d’imposer aux autres par idéologie, au travers de la propagation de « mèmes fétiches » de l’imitation du Christ, menant par rétroaction à des pratiques déviantes. L’adepte du Christ espérait que la nature spéciale de sa douleur lui permettrait de gagner quelque chose dans l’au-delà. Gratification de la souffrance au service d’un bonheur futur. Cela ouvre la porte à la prolifération de sectes rédemptrices ou salvatrices tout azimut dans l’hexagone et dans toute l’Europe continentale. L’autre phénomène qui se développe aussi, à l’inverse de l’hystérie christique et qui a été largement documenté par les psychiatres depuis les travaux de Sigmund Freud, intéressant du point de vue psychanalytique mais inquiétant du point de vue des conséquences psychosociales, est la tendance au panisme, au satanisme, qui se développe en parallèle au mouvement lycanthropique dans la population métrosexuelle et patricienne. Le marécage électronique, que l’on appelle le « hanging out » des discussions permanentes sur les retweets complotistes et les re-retweets sur les discussions complotistes, faisait que les sujets du moment, dits aussi « trending topics », deviennent obsédés par les « mèmes sataniques ». Cela finit par se traduire par un sentiment de possession généralisé de la population. Ce sentiment « diabolique » se produit essentiellement au travers d’une altération de la conscience par la pulsion propre. Il s’inscrit donc comme la projection en acte de l’idée d’un « Mauvais » pulsionnel interne. La démonisation traduit une subjectivation du processus qui pousse le sujet à jouer de plus en plus serré avec sa pulsion. Cette prise de contrôle de l’être par des mouvements violents et inattendus, autant qu’impérieux, est désignée comme « effet de possession ». C’est le pulsionnel soumis à un traitement psychique singulier propre aux influences paniques.
Comme son cousin Dionysos, Pan est le dieu qui fait perdre la tête à tous ceux qui renient son existence, ce qui en fait un dieu redoutable. Pan se manifeste derrière toute image surgissant ex abrupto, sans avertir, là où elle n’était pas l’instant d’avant ; elle a valeur d’effroi, telle cette figure surgissant derrière un paravent dont parlent les études sur l’hystérie. On sait le caractère sensuel de cette divinité hyperactive, animalisée, hominisée, résolument érotique ; elle se nourrit de paniques, mais c’est aussi le dieu de la sieste, que cherchent à troubler les nymphes en le forçant à danser, juste vengeance lorsque l’on sait son art de les harceler quand il est à l’état de veille érective ! Pan, c’est le pur objet de regard, l’apparition ravageante, mais c’est aussi le dieu de la flûte envoûtante. Les sirènes, ce sont les voix pures que l’on ne peut entendre sans se jeter dans les bras de la mort, mais dans les deux cas, on touche au surmoi et à sa jouissance assourdissante.
Ces sectes paniques représentent en 2050 un vaste réseau de prostitution itinérante, sillonnant les régions désertées et oubliées du territoire national. Ces « adeptes » des tribus paniques, comme les appellent les anthropologues des déviances sociales, sont des enfants de leur propre groupe tribal s’adonnant à toutes sortes de perversions et provoquant la frayeur des populations. Leur activisme de réseau faisait monter les « rising tides »: « les vagues montantes », et les sujets d’attention collective sur les « mèmes » démoniaques et de déviances sexuelles que les « super-spreaders » des topics complotistes avaient fait monter à fond dans les vanity metrics, « les indicateurs vaniteux » des nouvelles « applications Threads » comme Hive Social ou Bul-mod. Les adeptes initiés au hacking d’IA quantiques en avaient converti certaines aux méthodes de manipulation de l’opinion, et le retour de performances des réseaux sociaux cryptés a permis de franchir le « tapping point »: « plafond de verre », fatidique, ce seuil de déclenchement d’une contagion continue d’une délirante hystérie de possessions. Des haters célèbres comme « Olala laloose» corrompaient les têtes à en faire des êtres odieux obnubilés par la contamination des esprits encore saints. Ce plafond de verre n’avait jusqu’à présent jamais été atteint et tous les acteurs du réseau en étaient déboussolés.
C’est que le mystère de « l’événement de l’homme », après avoir envahi le quartier du 20e arrondissement de Paris, était là pour alimenter l’imaginaire et les fantasmes de toutes les sectes du continent et bientôt de la planète. La nouvelle de la fameuse gestation intrigante et du gène coincé allait se répandre comme une traînée de poudre.
Malgré ces turpitudes, le petit homme qui se cache derrière « l’événement de l’homme » va bientôt avoir un prénom. C’est que « Douce maman », inquiète mais lucide de la situation, comprend que le maximum d’anonymat devient de rigueur au vu des conséquences de la situation et que son bébé n’est en rien un Messi pour quiconque. Au risque de le frustrer, elle décida dans sa grande sagesse qu’il s’appellerait « Benoît », qui signifie « béni des dieux », toute une philosophie…
La naissance de petit Benoît annonce en réalité les prémices d’une dernière grande évolution possible de l’humanité. Un gène coincé pour une libération. Ce phénomène qui amena le basculement de manière prématurée, de la conscience latente à la conscience pleine d’un enfant en devenir, représente une nouvelle évolution pour la conscience de l’humanité, passant d’un état latent de rigueur pour un fœtus à un état effectif de conscience normalement déclenché par la seule naissance. Ceci amena ce petit être en devenir dans un état de supra-conscience. Cet événement mettait en place les mécanismes psychiques que l’on expliquera plus tard comme des capacités anévrotiques, et qui s’avèrent nécessaires pour que survienne une « intelligence collective naturelle » chez l’homme.
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